Vivre avec l'insomnie

Forme :
Sommeil cassé, mais j'ai dormi une heure de plus que les jours précédents. Le résultat des analyses du labo que nous avons eu hier soir montre que le taux de plaquette descend toujours, mais pas encore en dessous du seuil de transfusion. Pas de manifestation hémorragique. Sauf à ce que l'hôpital appelle aujourd'hui quand même, ça devrait aller. Les globules blancs sont repassés juste sous la barre des 4000. La prochaine analyse est vendredi.
La surveillante du service oncologique de Roanne a appelé Martine qui croyait que c'était gentiment pour prendre de mes nouvelles. En fait, elle doit commander mon produit pour la chimiothérapie de la semaine prochaine car sa péremption est rapide et son coût très élevé.

Activité :
Je pense déjà à cette hospitalisation de dimanche soir prochain. Je dois absolument profiter de ces quelques jours où je me sens mieux avant la prochaine chimio. Hier, nous devions faire un saut à la poste. Je vends nos DVD et quelques jeux Nintendo sur fnac.com. Nous avons expédié Dancing girls et Age of Empire, puis descente vers le canal (en fauteuil). En remontant j'ai tenu à m'arrêter à l'office du tourisme car je connaissais l'existence d'un concours photo. Les inscriptions étaient closes mais la directrice rentrait de vacances et n'avait pas encore dépouillé les envois. Elle nous a invité à transmettre, par mail, les photos dans la journée. Le temps passé à ces démarches nous a fait prendre une bonne ondée sur la tête et je suis remonté un peu vite. Ma douleur à la cuisse revenue m'a fait comprendre que je n'étais pas prêt de courir. Je me suis couché en arrivant pour dormir tout le reste de l'après-midi !

Vivre avec l'insomnie
Evidemment avec un cancer, on se réveille la nuit à n'importe quelle heure et on commence à brasser des pensées sur son devenir. Dans mon cas, presque tout de suite, l'insomnie est apparue comme un syndrome dépressif grave masqué. L'hôpital de Valence diagnostiquant cette dépression, un psy passait régulièrement me voir.

1. L'insomnie à l'hôpital
   Au cours de l'hospitalisation vous êtes placé sous perfusion avec une hydratation importante pour "laver" le corps des produits de chimiothérapie extrêmement toxiques. En cas de surinfection, les infirmières de nuit viennent en plus, renouveler les perfusions. Le sommeil devient haché toutes les 2 heures voire moins au rythme des pipis et des visites des soignants. Se rendormir devient de plus en plus difficile au fur et à mesure de l'approche de l'aurore. Les bruits du couloir deviennent insupportables. La dernière visite de l'équipe de nuit se fait, généralement, entre 5 h. 1/2 et 6 heures. Il est quasiment impossible de se rendormir avant l'arrivée de l'équipe de jour qui étalent ses interventions de sept heures moins le quart jusqu'à huit heures ou 8 h. 30. Le petit déjeuner est souvent conditionné à cette heure là par une analyse de sang devant se pratiquer à jeun. Ces 2 à 3 heures deviennent rapidement les plus longues de la journée.
2. L'insomnie à la maison
   Une fois le rythme pris à l'hôpital, je le reproduis chez moi où selon le repos pris dans la journée, je m'endors plus ou moins tôt. Si je m'endors avant 22 heures, je verrai 23:30 h. à la pendule. Ensuite, je peux bénéficier d'une "longue" jusqu'à 3 heures ou 3 heures trente. Là, en général je reste éveillé une bonne heure. Si je n'arrive pas à me rendormir avant 4 heures trente, ma nuit est alors finie.

1. Médicaments pour dormir
   J'ai un petit cocktail à prendre au coucher : LAROXYL (antidépresseur) + RIVOTRIL (anti-épileptique) + LIORESAL/BACLOFENE (myorelaxant) qui provient d'un problème de santé antérieur, mais qui compte tenu de l'accoutumance, ne peut être supprimé. Si je devais arrêter ces médicaments, je ne dormirai plus du tout et en plus retrouverait des douleurs musculaires dans la cuisse gauche (accident de près de 20 ans en arrière).

1. Remèdes personnels contre l'insomnie par l'esprit
   Le plus important est de ne pas commencer à ressasser des idées noires. J'ai toujours combattu ce genre de pensée en utilisant la méthode que j'attribue à Dale Carnegie (conférencier américain 1888-1955) mais que je n'ai jamais lue. Il suffit de rentrer à fond dans son souci en se disant "au pire, que va-t'il m'arriver ?". Une fois ce pire envisagé il suffit d'arriver à l'accepter. Je ne suis pas sûr que si je ne m'étais pas entrainé depuis de longues années, j'arriverai à le faire aujourd'hui face au cancer !
2. Remèdes personnels contre l'insomnie par dérivatif
   Si l'esprit refuse de se soumettre, il faut le distraire. La télévision, surtout de nuit, peut être un bon dérivatif selon le programme diffusé. Certaines émission de nuit sont suffisamment soporifiques pour donner un bon résultat. Pour éviter l'agression visuelle, je préfère écouter sur mon lecteur MP3 des morceaux approprié à l'endormissement. J'ai copié des morceaux genre Feng Shui (CD) et autres relaxant, principalement sur le site de téléchargement légal http://www.jamendo.com/fr/ à l'aide de tags  pertinents.
   Sous couverture wifi, mon Archos me permet d'écouter des web radios genre guitare classique, bossa ou classique genre Mozart. C'est ma préférence et je me rendors souvent avec la musique.